Joseph Reis


Philippe Planchet est-il un « vibrationniste » ?...
 
 

Encore un mot pour limiter, clôturer, encadrer, une peinture qui a la générosité d’un ciel d’orage.

Bien que limitatif, j’emploie le mot vibration volontairement, pour indiquer un point, une tache, un trait dans la toile qui nous montre la ligne de lecture, l’endroit où l’œil écoute les mouvements dans les plis de la couleur qui prennent leur forme sur le papier comme les chats, la nuit, se font un territoire sous la lune noire.

 

Philippe Planchet maîtrise ses formes nuancées, ses coulées d’encres, c’est la maturité du désir.

 

Le temps est éclaté, pas d’actualité, pas de mode ; une facture qui rappelle des espaces classiques, malgré les déchirures de la modernité.

Car l’œuvre est déchirée d’une toile à l’outre, sans limite, territoire des combats nocturnes.

Le peintre se défait d’un cri, d’un jet il se reconstitue. La vibration est intense, elle peut être insupportable…

Voila une peinture qui aurait plu à Charles Baudelaire, et qui pourrait démonter qu’un tableau peut envoyer des vibrations.

 

Soyez rassurés, Philippe Planchet n’est pas un sorcier cherchant le feu de la nuit.

Le feu de peindre est en lui.

 

Texte de Joseph Reis, 21 avril 1989

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